Tandis que la taxe d'habitation a été supprimée définitivement pour 80 % des Français, les propriétaires, quant à eux, sont assujetis à la taxe foncière. Souvent négligée par certains emprunteurs lors de la signature d'un crédit immobilier, la taxe foncière peut représenter un coût onéreux lorsqu'elle s'ajoute à vos mensualités de remboursement. Dans certaines agglomérations, l'impôt local peut représenter jusqu'à deux mensualités supplémentaires.
Si la majorité des propriétaires peuvent se réjouir de la suppression de la taxe habitation, ils continueront cependant à régler la taxe foncière. D'autant plus regrettable que l'impôt pèse de plus en plus lourd sur le budget des ménages. En effet, selon une étude de l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI), éditée en 2019, le montant de la taxe foncière a grimpé de 34.70 % en l'espace de 10 ans, entre 2008 et 2018.
Selon une enquête menée par l'Association des maires de France (AMF), 36 % des communes françaises prévoient d'exhausser leurs taux de taxe foncière cette année, suite à la perte de recettes liée à la crise sanitaire essentiellement.
La taxe d'habitation ne doit pas être prise à la légère, principalement pour les primo-accédants. Souvent préoccupés à constituer leur dossier de financement et à calculer leur mensualité de crédit, ces derniers oublient de prendre en compte la taxe foncière dans leur budget prévisionnel. Et pourtant, celle-ci peut représenter l'équivalent d'une mensualité voire même de deux, comme le cas dans certaines communes comme Nîmes, Saint-Etienne ou Le Havre. Cependant, des villes comme Paris, Lyon ou Nice, où le prix du m² s'envole, bénéficient de taxe foncière les plus basses. En résumé, plus le prix de l'immobilier est bas, plus la part de la taxe foncière est importante.

Paris où la taxe d'habitation reste l'une des moins chères
Alors que le montant annuel moyen est estimé à 1 220 €, soit 101 € par mois en 2021, à Paris, il s'élève seulement à 745 €, bien en dessous du seuil moyen.
Dans certaines villes le montant de la taxe foncière varie du simple au double entre la capitale et les villes comme Le Havre, Dijon ou Montpellier. Les propriétaires Montpelliérains doivent s'acquitter d'une somme de 1 533 € chaque année pour un appartement de 70 m².
Différence entre le prix du m² et la taxe foncière
De si grandes différences entre les villes françaises peuvent paraître étonnantes. Elles se justifient par le mode de calcul complexe de la taxe foncière qui ne tient pas compte des prix actuels du mètre carré à la vente.
Le mode de calcul de la taxe foncière associe la valeur locative cadastrale du logement aux taux d’imposition votés par les collectivités territoriales. Mais ces valeurs locatives n’ont pas été actualisées depuis 1970, ce qui explique le décalage entre la valeur immobilière des biens et le montant de l’impôt local.
Vers une forte hausse de la taxe foncière ?
À l'horizon 2026, la taxe foncière va subir une réforme des valeurs locatives cadastrales des logements.
Ce calcul actualisé, notamment basé sur la surface habitable et la localisation du bien, devrait amener à une augmentation du coût de la taxe foncière, comme à Paris où le prix du mètre carré avoisine en moyenne les 10 000 €.
